Histoire de la chapelle de Notre Dame du Peyrou

La Chapelle de Notre Dame du Peyrou est une chapelle gothique située à Clermont-l’Hérault, dans le département de l’Hérault.

Un peu d’histoire…

La chapelle Notre-Dame du Peyrou est chère aux habitants de Clermont l’Hérault et de ses environs. Ils sont attachés à cette chapelle qui fait partie de leur culture.

Notre Dame du Peyrou

Nombreux sont ceux qui viennent offrir des cierges à l’autel de la vierge, à prier. Beaucoup ont des souvenirs d’enfance lorsqu’ils venaient en procession depuis l’église de Clermont lors des grandes fêtes religieuses. Ils y venaient aussi pour des rassemblements scouts ou des patronages organisés par la paroisse.
La Chapelle est située à la sortie de Clermont l’Hérault sur la route de Bédarieux à proximité de Villeneuvette, manufacture royale créée par Colbert. La mairie de Clermont l’Hérault est le propriétaire et le curé de la paroisse saint Paul Cœur d’Hérault est l’affectataire. Elle est inscrite à l’inventaire des monuments historiques depuis 1979 et est classée monument historique depuis 1990.

Lieu de ferveur chrétienne

La chapelle fut un lieu de pèlerinage. Le 25 mars jour de l’Annonciation, fête patronale de la chapelle et le lundi de Pâques les habitants se rendaient en masse à la chapelle.

Le 22 avril est un jour très important encore aujourd’hui pour la chapelle et les habitants du village de Brignac voisin de Clermont l’Hérault. En effet les Brignacois avaient formé le vœu en 1773 pendant la terrible épidémie de peste et ils venaient prier la vierge pour solliciter son intercession. Jusqu’à fin 19ème siècle ils se rendaient ce jour la en procession à la chapelle du Peyrou ; en tête du cortège un paroissien pieds nus portait la bannière du Christ, les clermontais allaient en procession au-devant au son des cloches. Une messe solennelle état célébrée suivie d’un repas sur l’herbe. L’après-midi les pèlerins revenaient à l’église de Clermont au son des cloches pour clôturer la journée avec un salut au saint sacrement. De nos jours ce pèlerinage du 22 avril a encore lieu chaque année sous forme moins cérémonieuse. Il s’agit d’une procession depuis Brignac jusqu’à la chapelle puis une messe et un repas partagé.

Dès l’origine le service religieux était assuré par les prêtres du clergé de Clermont. Vers 1662 et jusqu’en 1713 deux religieux récollets et un frère convers s’établirent dans l’ermitage qui jouxte la chapelle et assurent un service régulier, service rendu nécessaire par le développement prospère de la manufacture de Villeneuvette.

En 1713 le Conseil de Clermont et l’évêque de Lodève conviennent d’installer un prêtre à charge pour lui d’assurer le service religieux et d’entretenir l’édifice.

En 1802 après le rétablissement du culte la chapelle est gardée par des ermites vivant d’aumônes et de petits services qu’ils rendaient à la population.

Vers 1875 la garde de la chapelle fut confiée à un ménage qui occupait l’ermitage, le service religieux étant assuré par le clergé de Clermont.

De nos jours la chapelle n’est plus gardée mais le clergé de la paroisse dit une messe le mardi pendant les horaires d’été. En hiver il n’y a pas d’office. Cependant la chapelle est ouverte tous les jours et pendant toute l’année entre 10h et 17h.

Le Bâtiment

L’édifice orienté Est-Ouest mesure 30m long et 10,5m large. Le mur sud du bâtiment actuel conserve des vestiges d’un édifice roman du 12ème siècle.

Au début du 14ème siècle l’église soit par goût de changement soit qu’elle ne pouvait plus satisfaire aux besoins nouveaux est entièrement remaniée. On construit le chœur avec une abside pentagonale, la travée de l’avant chœur et les trois premières travées plus larges que la nef. Les voutes sur croisées d’ogives quadripartites sont fortement bombées et rappellent les voutes dites angevines (dispositif rare dans notre région). Les clés de voute ont la forme d’étoiles ornées à leur pointe de végétaux et présentant à leur centre un blason. Dans le chœur la voute unique est formée de 5 voûtains rayonnants.

A la fin du 14ème siècle on ouvre les murs gouttereaux, on prolonge les contreforts pour créer 3 chapelles.

A la fin du 15ème siècle on élève une nouvelle chapelle ainsi que la sacristie voutée de belles pierres de Cabrières marbrées de rouge. On élève aussi un porche de vant l’entrée.

Au cours des 17ème et 18ème siècles l’édifice inspire des craintes et reçoit néanmoins des embellissements. Le 27 mai 1650 François Bosquet évêque de Lodève signale dans ses visites pastorales que les bâtiments de Notre-Dame du Peyrou sont en mauvais état, en particulier la sacristie. Le toit est en partie détuilé et il pleut dans la chapelle, il mentionne la dégradation du maître autel et des autres autels en pierre. Le sol n’est pas pavé.

Fin 17ème siècle on agrandit la porte d’entrée et on maçonne le porche de sorte qu’il devient une travée supplémentaire. L’entrée dans la chapelle se fait alors désormais par la porte côté sud que l’on connaît aujourd’hui et un porche est construit devant cette nouvelle porte.

Fin 17ème siècle un retable en pierre est construit devant le maître autel. Un clocher arcade est ajouté sur le toit.

Pendant les guerres de religion l’édifice a été épargné. A la révolution l’édifice n’a pas eu de dommages mais des ornements furent enlevés.

Au 19ème siècle l’édifice continue de donner des craintes, des lézardes apparaissent dans les voutes et les murs. En 1885 la voute de la quatrième travée s’effondre et a été refaite en briques.

En 1902 grâce à la contribution des paroissiens des gros travaux sont engagés. On refait la toiture et on ajoute deux énormes arcs boutants de chaque côté de la porte d’entrée pour retenir la façade.

En 1984 mise en place d’un étai en bois sous la quatrième voute pour prévenir d’une chute éventuelle. C’est cette voute qui s’était effondrée en 1885.

De 1994 à1997 travaux sur la toiture pour mise hors d’eau de la chapelle.

 

Elements remarquables…

Le porche gothique

L’entrée principale presque carrée ouverte dans le flanc sud de la troisième travée est abritée par porche peu profond vouté d’ogives.
Autrefois il était précédé d’un autre grand porche construit à la fin du 17ème siècle. Ce porche fut démonté à la fin du 18ème siècle lors de la création de route départementale reliant Clermont à Bédarieux. Cette route passait devant la chapelle à quelques mètres de son mur. Quelques années plus tard le tracé fut rectifié et la route fut éloignée de la chapelle selon le tracé actuel. Mais le porche n’a pas été reconstruit.

Le retable

C’est à vrai dire un des éléments les plus remarquables de cette chapelle. En 1690 sous les auspices de Pierre Barthe, directeur de la manufacture de Villeneuvette, et de Fulcran Chinion, bourgeois de Clermont, commence la construction dans le chœur du grand retable. Le travail a été confié à Daniel Jourdan maître sculpteur de Montagnac. Le retable en stuc est achevé en 1693 et il a été entièrement doré. Aujourd’hui la dorure a disparu.
4 colonnes torses autour desquelles s’enroulent des pampres de vigne (ornement simplifié en forme de feston représentant un rameau de vigne garni de ses feuilles, vrilles et fruits) piquées de grappes de raisin, de roses et d’angelots qui s’ébattent dans le feuillage limitent et partagent le retable en trois panneaux.

Le panneau de gauche dans une niche sphérique abrite une statue de Saint Joseph en terre cuite ou plâtre datant du début du 19ème siècle. Il tient un rameau en fleur de lis. Le panneau de droite dans une niche sphérique abrite une statue de Saint Jacques le Majeur en terre cuite ou plâtre datant du début du 19ème siècle. C’est en lien avec le fait que la chapelle soit un lieu de pèlerinage. Il tient son évangile d’une main et un bâton de l’autre. Sur l’entablement entre les pots à feu se dressent deux putti, personnages décoratifs, très utilisés durant la Renaissance. Ils soutiennent un cartouche qui a porté des initiales peintes illisibles aujourd’hui.
Au sommet du retable se dresse un fronton sommé d’un motif d’ornementation composé d’un feuillage sur lequel se détache une croix en bois. Le tympan du fronton représente une gloire, il s’agit d’une étoile dont les rayons s’inscrivent dans un cercle orné en son centre de la colombe du Saint esprit.
Au bas du panneau central sous la niche de la vierge se dresse le maître autel en marbre blanc veiné de gris et de noir. Il date du 18ème siècle. Il est de style rocaille et la table aux contours harmonieux est ornée d’un médaillon en stuc représentant l’Annonciation.

Notre-Dame du Peyrou

Au centre du retable au-dessus du maître autel s’ouvre une niche bordée de marbre grenat veiné de blanc encadrée de deux angelots où se dresse la statue de Notre-Dame du Peyrou en marbre blanc. Elle mesure 95cm de haut et date du 17ème siècle. Un sourire délicat éclaire le visage d’un ovale parfait. L’enfant Jésus glisse une main affectueuse dans les cheveux de sa mère. On observe sur le socle une tête d’homme à barbe blanche, Dieu le père certainement.

En 2006 la statue a failli disparaitre. La tentative de vol a échoué. On a retrouvé la statue au pied de l’autel. Etant donné son poids elle a dû échapper aux mains des cambrioleurs. Dans sa chute elle a heurté le coin du tabernacle et de la table de l’autel. L’enfant jésus était décapité. On a retrouvé sa tête parmi les débris du tabernacle et de la table d’autel. La statue a été restaurée par un artisan de Ceyras.

Le 24 juillet 1913 a eu lieu le couronnement de la vierge par le cardinal de Cabrières évêque de Montpellier. Elle ne ceint cette couronne que lors de grands évènements.

Le 22 juin 1944 la vierge est portée en procession sur la route de Nébian où elle rencontre Notre-Dame de Boulogne qui fait son tour de France. En effet la vierge de Boulogne sur Mer a sillonné la France de 1943 à 1948 afin de raviver la foi et la piété mais aussi lors de ces manifestations grandioses organisées à son passage de demander la paix et le retour des prisonniers, des travailleurs et déportés retenus en Allemagne.

Grille de communion

Cette grille de communion élégante en fer forgé date du 18ème siècle.

Vierge en bois

l’autel de la 4ème travée est surmonté d’une vierge en bois doré date du 18ème siècle.

à découvrir

Entrée de notre Dame du Peyrou

L'association "les amis de notre dame du peyrou"

Chapelle de Notre Dame du Peyrou

Galerie photos

La chapelle de notre Dame du Peyrou et son clocher

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